Syndrome du colon irritable: causes, symptômes, diagnostic et traitements

30 avril 2014 10:47

Le syndrome du colon irritable, également connu sous l’appellation de colopathie fonctionnelle est une affection plutôt fréquente qui s’attaque au gros intestin. Au cours de cette pathologie, les fonctions du tractus gastro-intestinal se retrouvent affectées sans qu’il y ait pour autant des anomalies au niveau de la structure. Le système gastro-intestinal est constitué d’un tube qui part de la bouche, passe par l’estomac, puis l’intestin, le gros intestin et se termine à l’anus qui comme vous le savez sans doute, est cette ouverture à travers laquelle les selles sortent.

Le fonctionnement du système gastro-intestinal est pour le moins impressionnant. Il s’active dès que nous-nous mettons à manger, transformant de ce fait les aliments en petites particules. Par la suite, les nutriments passent dans le sang alors que les déchets, pour leur part, sont rejetés par l’anus.

Mais quand pour une raison ou une autre, un dysfonctionnement survient, ont assiste à des symptômes tels que des crampes, des douleurs abdominales, de la diarrhée, et des ballonnements. Ces symptômes apparaissent et disparaissent de façon épisodique, mais sont plus remarquables lors des périodes de stress ou quand le sujet consomme des aliments épicés.

C’est en leur présence qu’on arrive à diagnostiquer la maladie. Ce syndrome touche 15% de la population et a tendance à rendre irritable. Précisons néanmoins que les femmes sont plus affectées par cette maladie que les hommes. Il importe à présent que nous apportions plus de détails sur cette maladie.

Causes du syndrome du colon irritable

Parler des causes de cette maladie est pour le moins complexe dans la mesure où ces dernières ne sont pas encore bien connues. Il semblerait toutefois que des problèmes d’ordre physique ou mental soient à la base de cette affection. Au nombre de ces causes, on pourrait notamment citer

Des problèmes au niveau de la motricité gastro-intestinale: Nos intestins sont constitués de parois comprenant des couches de muscles. Ces derniers se contractent et se détendent à un certain rythme, ce qui a pour effet de déplacer les aliments de l’estomac à l’intestin, et de l’intestin au rectum qui est situé tout au bout du gros intestin. En cas de syndrome du colon irritable, les contractions sont plus énergiques et prolongées, conduisant de ce fait les aliments à aller directement vers l’intestin sans passer par l’estomac. Cet état de choses entraine non seulement de la diarrhée, mais également des ballonnements ainsi que la formation de gaz. Mais en dehors de ce premier cas de figure, il en existe un autre où le syndrome peut aussi être dû au fait que les aliments se déplacent doucement à cause de contractions musculaires lentes. En pareille occurrence, cela entraine des selles dures et sèches ainsi que la constipation.

Des problèmes au niveau du signal entre le cerveau et les intestins: L’activité intestinale est contrôlée par des signaux provenant du cerveau. Tout problème au niveau de ces signaux entraine un dysfonctionnement intestinal, des douleurs, ce qui peut finalement conduire au syndrome du colon irritable.

Une sensibilité nerveuse accrue: Il arrive quelques fois que la sensibilité des nerfs intestinaux augmente. Quand cela se produit, ils envoient plus de signal au cerveau que d’habitude, ce qui entraine un sentiment d’inconfort. Du coup, les légères indigestions qui passeraient normalement inaperçues chez un individu sain, occasionnent de vives douleurs chez les personnes atteintes de ce syndrome

Les infections: Certaines infections telles que les gastro-entérites sont aussi à la base de la maladie. Néanmoins ces dernières peuvent être traitées grâce aux antibiotiques

La prolifération des parasitoses intestinales: Notre intestin contient quelques bactéries qui sont normalement inoffensives. Mais quand ces dernières prolifèrent à un rythme anormal, cela entraine non seulement des diarrhées, mais également une surproduction des gaz digestifs, et, bien évidemment, le syndrome du colon irritable.

Les facteurs psychologiques: Comme mentionné ci-dessus, l’anxiété peut être à la base de la maladie. En effet, cela s’explique par le fait que quelques fois, quand une personne est nerveuse ou soumise à de vives émotions, on assiste à une surproduction de signaux au niveau des nerfs intestinaux, ce qui peut déclencher la maladie

Les déterminants alimentaires: Ces derniers varient d’un individu à l’autre. Il est donc difficile de dire avec précision que la maladie est liée à tel ou tel aliment. Néanmoins, ceux contenant des épices, du chocolat, de la caféine ou du lactose peuvent être des sources de risque. Une déficience de fibres dans l’alimentation est aussi susceptible d’entrainer la maladie.

Les causes hormonales: La maladie peut également être liée à des causes hormonales. Et comme vous le savez certainement, qui dit hormones pense aux femmes. D’ailleurs, celles qui souffrent de la maladie voient leurs symptômes décupler lors de leurs menstruations.

Les causes génétiques: La maladie peut également être héréditaire. Ainsi, une personne atteinte peut par la suite la transmettre à ses descendants. Telles sont donc les différentes causes de la maladie. Voyons à présent quels en sont les symptômes.

une femme qui a mal au ventre

Les symptômes de la maladie

Le syndrome du colon irritable est reconnaissable à un certain nombre de symptômes. Parmi ceux-ci, nous pouvons notamment citer:

Les douleurs et l’inconfort: Généralement, les maladies sont caractérisées par des malaises. Ce syndrome ne fait pas exception à la règle. Ainsi, les personnes qui en sont affectées ont des douleurs qui la plupart du temps, sont localisées en plusieurs endroits de l’abdomen. La durée de ces douleurs est extrêmement variable d’un individu à l’autre. Elles diminuent par la suite au fur et à mesure que le malade fait les gaz et va à la selle.

La diarrhée: Le syndrome du colon irritable s’accompagne également de diarrhées. Le sujet atteint peut aller à la selle au minimum 3 fois par jour, ce qui peut entrainer une déshydratation. Par ailleurs, en ce qui concerne l’apparence des selles, elles sont mousseuses et contiennent du mucus. L’observation de tels détails sert d’indices grâce auxquels on arrive par la suite à diagnostiquer la maladie.

La constipation: Lorsque la constipation est liée à ce syndrome, on observe des signes tels que les selles dures et sèches, les selles granuleuses. L’individu a également énormément de mal à aller à la selle, ce qui eût égard à la constipation, est loin d’être anormal.

Les ballonnements: Certains patients sont susceptibles de présenter des signes de ballonnement.

Les flatulences: Ce symptôme est lié à l’excès de gaz chez les personnes atteintes de la maladie

Le désir fréquent d’aller aux toilettes: Compte tenu de l’ensemble des symptômes énumérés précédemment, il arrive que certains patients éprouvent très fréquemment le besoin d’aller à la selle. Cela se produit notamment le matin, bien que d’autres cas aient été recensés au cours de la journée.

En dehors des symptômes dont nous venons de procéder à l’énumération, il arrive quelques fois qu’on en identifie d’autres. Certains malades se plaignent par exemple de nausées, ou de maux de tête. Chez d’autres, on assiste à une fatigue extrême ainsi qu’à des courbatures.

A cela, il convient d’ajouter des brûlures d’estomac ou des irritations de la vessie. Enfin, quelques patients présentent des signes d’hyperphagie, ou alors d’anorexie. Voyons à présent comment il faut procéder afin de diagnostiquer la maladie.

Diagnostic du syndrome du colon irritable

Le diagnostic de la maladie suppose avant tout que le médecin procède à l’examen physique du patient. En dehors de cela, il doit se renseigner autant que possible par rapport à son historique médical, afin de savoir s’il avait déjà eu à souffrir de la maladie ou si un membre de sa famille en avait déjà été atteint.

Le patient doit également faire part au médecin de tout traitement médical antérieur et le prévenir s’il avait eu à souffrir d’infections puisque comme vous le savez, ces dernières sont à la base de la maladie.

Quoiqu’il en soit, la présence d’un ou de plusieurs des symptômes énumérés ci-dessus aide à procéder au diagnostic. Par ailleurs, certains troubles gastro-intestinaux permettent également de diagnostiquer la maladie.

Ces derniers sont regroupés sous l’appellation de critère de Rome. Et d’après ce critère, il faut que:

  • Les symptômes aient été présents lors des 6 derniers mois;
  • Les crises abdominales aient eu lieu 3 fois par mois lors des 12 derniers mois;
  • L’on constate une augmentation des douleurs abdominales pendant la digestion;
  • L’on constate des changements au moment du fonctionnement des intestins: Il peut soit s’agir de diarrhées fréquentes, ou de constipations;
  • L’on remarque un changement au niveau de la consistance des selles

En présence de ces éléments, le diagnostic du médecin n’en sera que plus précis. Par ailleurs, un examen du rectum peut s’avérer nécessaire. Il y a toutefois quelques cas graves face auxquels il est nécessaire de procéder à des tests supplémentaires. La gravité peut découler soit de l’âge avancé du patient, soit de signes tels que les nausées, pertes de poids, ou alors de saignements au niveau du rectum.

Pour en revenir aux tests, il y a:

Les tests sanguins: Parmi ceux-ci, figurent notamment:

  • L’hémogramme servant à identifier les anémies si caractéristiques des troubles intestinaux;
  • Les tests de la fonction hépatique servant à identifier ces maladies du foie susceptibles d’entrainer des douleurs voire même des vomissements;
  • La vitesse de sédimentation: Sa valeur augmente en cas de présence du syndrome et est normale le cas échéant
  • Les tests sérologiques pour la maladie cœliaque: Puisque les symptômes de cette pathologie sont plutôt semblables à ceux du syndrome du colon irritable, il est important d’être fixé sur la question afin d’écarter cette piste

Mis à part ces tests sanguins, il y a également:

Les tests de selles: permettant de vérifier la consistance des selles, leur coloration et leur odeur, afin de diagnostiquer la maladie;

Les tests d’intolérance au lactose: Puisque le lactose est à la base de la maladie, il est également nécessaire de faire ce test.

En dehors de tous ces tests, il se trouve qu’il est également possible de recourir à de nombreux autres tels que les rayons X pour diagnostiquer la maladie, au même titre que l’endoscopie. Voilà en gros ce qu’il y a à retenir à propos du diagnostique de la maladie. Et une fois qu’on parvient à diagnostiquer la maladie, il devient beaucoup plus facile de la traiter.

Traitements

Cette nouvelle n’a certes rien de réjouissant, mais il n’y a hélas aucun traitement spécifique contre cette pathologie. Un des moyens d’y faire face consiste à traiter les symptômes de la maladie.

En dehors de cela, d’autres dispositions peuvent être prises, à savoir:

Les modifications diététiques: Nous l’avons dit plus haut, certains facteurs alimentaires peuvent entrainer cette pathologie. Du coup, la meilleure disposition que l’on puisse prendre consiste à identifier les aliments constituant des sources de risque et à éviter autant que possible de les consommer. Il s’agit notamment des produits laitiers, des aliments gras ou contenant de la caféine, ou alors de l’alcool. Mais la bonne attitude ne consiste pas qu’à éviter de consommer des aliments, car certains d’entre eux peuvent justement permettre de limiter les risques de survenue de la pathologie. C’est par exemple le cas des fibres qui ont pour principale vertu de réduire la constipation. Elles rendent par ailleurs les selles plus molles. Les fibres peuvent être trouvées dans des aliments tels que les fruits, les végétaux, les céréales, les haricots, etc. Il est en outre recommandé de consommer beaucoup d’eau, d’éviter le stress et le tabac

En dehors de tous ces conseils, il y a quelques dispositions que l’on peut prendre du point de vue médical:

Le recours aux laxatifs: Ces derniers sont particulièrement efficaces contre la constipation et permettent notamment d’aller très facilement à la selle

L’usage d’antispasmodiques: Ces produits soulagent considérablement les personnes présentant des symptômes tels que les douleurs abdominales ou la diarrhée.

L’usage d’anti-diarrhéiques: La diarrhée est incontestablement un des symptômes les plus désagréables dans ce syndrome. Ces produits sont donc efficaces pour y faire face.

L’usage d’antidépresseurs: Comme les états dépressifs favorisent la survenue de la maladie, il va sans dire que le recours aux antidépresseurs est également très utile

L’usage d’antibiotiques: Est recommandé quand le syndrome est d’origine bactérienne. Telles sont donc les diverses manières de traiter le mal. Elles reviennent en gros à prendre quelques dispositions préventives pour éviter la survenue de la maladie, ou alors à trouver les traitements s’adaptant le mieux à chacun des symptômes qu’elle présente.

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Auteur: Michal Vilímovský (FR)
Formation: Médecin
Sources des images: Shutterstock.com
Date de publication: 30 avril 2014 10:47
Prochaine date de révision: 30 avril 2016 10:47
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